top of page
Rechercher
Cbrne tactical

Poisons et antidotes

On ne va pas se mentir..., si sur le terrain vous commencez à réfléchir antidote, c'est que vous êtes dans une situation assez délicate.

"Euh ... Gérard, fais gaffe, j'crois qu'il y a de la mousse qui sort de ta bouche !!! "

Alors profitons de ces quelques minutes ensemble pour comprendre les mécanismes de fonctionnement des antidotes et éventuellement, le jour J, les utiliser à bon escient.



L'histoire des antidotes remonte à l'Antiquité, où déjà médecins et autres guérisseurs cherchaient des moyens de contrer les effets toxiques de substances nocives. Quoi de plus alléchant, à l'époque, qu'un bon vieux mélange de miel et de vinaigre ou encore une décoction au charbon de bois pour se remettre sur pieds.


Au Moyen Âge, les alchimistes et les médecins développaient à leur tour potions et élixirs aux noms exotiques tels que Thériaca ou encore Mithridate, à base de plantes, censés neutraliser les poisons.


Au fil du temps, des progrès ont été réalisés dans la compréhension des toxines et des moyens de les contrer. La naissance de la toxicologie au 19e siècle a contribué à des avancées significatives, avec des scientifiques tels que Mathieu Orfila pionniers dans l'étude des poisons.


Aujourd'hui, les antidotes modernes sont le fruit de la recherche pharmaceutique avancée, offrant des solutions spécifiques pour contrer les effets de poisons ou de substances toxiques, améliorant ainsi les chances de survie en cas d'empoisonnement.


Comment fonctionnent les antidotes ?


Les antidotes sont des médicaments qui garantissent qu'en cas d'empoisonnement, le poison en cause disparaît plus rapidement de l'organisme ou que l'effet de ce dernier diminue. Administrés à temps à une victime, les antidotes ont presque toujours un effet bénéfique. (J'aime bien le presque !?!)


Il existe deux groupes d’antidotes:


Le premier groupe comprend les antidotes dits pharmacocinétiques. Ces types d'antidotes réduisent la durée de l'empoisonnement, mais pas nécessairement sa gravité. Un exemple de ce groupe est l'acide dimercapto-propanesulfonique (DMPS) ou encore le bleu de Prusse, antidotes utilisés pour traiter les intoxications dues à l'exposition aux métaux lourds. Certains antidotes de ce groupe se lient au poison et «l'emprisonnent». Ce poison "emprisonné" ne peut alors plus exercer d'effet et sera excrété du corps par les urines ou les selles. D'autres antidotes de ce groupe accélèrent la dégradation du poison ou empêchent le poison de se propager dans l'organisme.



Le deuxième groupe comprend les antidotes dits pharmacodynamiques. Ces types d'antidotes réduisent la gravité de l'empoisonnement, mais pas nécessairement sa durée. Un exemple de ce groupe est la naloxone, un antidote utilisé pour l'empoisonnement aux opioïdes, tel le Fentanyl, analgésique puissant avec un effet similaire à la morphine. Certains antidotes de ce groupe vont se fixer dans le corps là où autrement le poison agirait. De cette façon, cet endroit est alors protégé du poison, faisant perdre à celui-ci ses effets dangereux. D'autres antidotes de ce groupe inversent l'effet du poison, précisément en raison de leur effet opposé.




Il est important que l'effet d'un antidote soit presque toujours bénéfique. Un inconvénient à la prise de ces médicaments est que ces substances peuvent également avoir d'autres conséquences, parfois graves, sur la santé ou que l'effet, parfois imprévisible, provoque des effets secondaires encore plus nocifs que l'intoxication elle-même.


Malheureusement, il n'existe pas d'antidote pour chaque poison. Cela serait trop simple ! L'action de la ricine par exemple ne peut être enrayée par aucun médicament. Le traitement se limite alors à atténuer les symptômes, à surveiller et, si nécessaire, à soutenir les fonctions vitales du patient.



Comment bien utiliser un antidote en situation opérationnelle ?



L'utilisation d'un antidote en situation opérationnelle dépend du poison ou de la substance toxique en question. Dans l'idéal, suivez ces étapes générales :


1 - Identification de la substance : Connaissez-vous le poison auquel vous êtes exposé ?


2 - Évaluation de la situation : Évaluez la gravité de l'exposition et les symptômes présentés.


3 - Appel aux secours : Contactez les services d'urgence pour obtenir des conseils spécifiques à la situation.


4 - Utilisation de l'antidote : Si vous avez un antidote approprié, suivez les instructions précises. Certains antidotes peuvent être administrés oralement, par injection ou d'autres moyens spécifiques.


5 - Surveillance : Surveillez attentivement la personne traitée et ajustez si nécessaire en fonction de l'évolution des symptômes (recherche du surdosage ou sous-dosage). Certains antidotes sont à renouveler toutes les 5 à 10 minutes.


6 - Transport médical : Même après l'administration de l'antidote, il est crucial de transporter la personne vers des soins médicaux professionnels.


N'oubliez pas que l'utilisation d'antidotes doit être réalisée par du personnel formé. Si vous n'êtes pas qualifié, concentrez-vous sur l'appel aux secours et la première assistance en attendant l'arrivée de professionnels de santé.





54 vues0 commentaire

Comments


Post: Blog2_Post
bottom of page