Située dans le sud de l'Ukraine, la Centrale Nucléaire de Zaporizhzhia est un site crucial pour la production d'énergie du pays, abritant 6 réacteurs. Depuis le 4 mars 2022, le contrôle de la centrale est aux mains des troupes russes, mais cette dernière est toujours opérée par le personnel ukrainien d'Energoatom.
La centrale a été le théâtre de combats et de bombardements, mettant en péril sa sûreté. Le 4 mars 2022, des combats ont déclenché un incendie dans un bâtiment annexe aux réacteurs, rapidement maîtrisé par les services d'urgence sans impact sur la sûreté des installations.
Malgré les assauts répétés, la situation nucléaire est restée stable, selon le régulateur nucléaire ukrainien (SNRIU) et l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA). Les bombardements n'ont pas directement endommagé les réacteurs ni le combustible, et aucun rejet radioactif n'a été signalé sur site.
Cependant, les défis persistent. Le 25 août 2022, des bombardements ont temporairement coupé l'alimentation électrique, mettant hors service deux réacteurs. La centrale a alors été reliée à une centrale thermique voisine et ses générateurs de secours sont restés opérationnels.
La fragilité de l'approvisionnement en électricité reste un enjeu majeur. Les réacteurs ont été mis à l'arrêt à froid le 12 septembre 2022 pour des raisons de sécurité, mais la centrale nécessite toujours de l'électricité pour ses fonctions vitales telles que le refroidissement des réacteurs, la surveillance des systèmes de sécurité et autres opérations essentielles.
En dépit des attaques, aucun rejet radioactif n'a été enregistré sur le site. Les équipes ont œuvré sans relâche pour maintenir la stabilité et la sûreté des installations.
Le 6 juin 2023, la destruction du barrage près de Nova Kakhovka a soulevé de nouvelles préoccupations, mais les mesures prises, notamment l'utilisation du bassin d'eau de la centrale, ont permis de garantir le refroidissement des réacteurs.
La situation n'est pas isolée. D'autres centrales nucléaires ukrainiennes ont été affectées par les hostilités, mettant en lumière les risques accrus pour la sûreté nucléaire dans la région.
La Centrale Nucléaire de Zaporizhzhia, malgré les défis sans précédent, demeure un symbole de résilience et d'engagement envers la sûreté nucléaire, dans un contexte de conflit et d'incertitude croissante.
En plus des problèmes préoccupants liés aux centrales nucléaires, l'Ukraine doit faire face à d'autres risques liés aux installations de stockage des déchets radioactifs et aux instituts de recherche nucléaire du pays.
L’Ukraine possède en effet différents lieux de stockage de déchets radioactifs. Ces déchets ne proviennent pas de centrales nucléaires et sont principalement des déchets de faible radioactivité provenant des hôpitaux et de l'industrie.
Durant les premiers jours du conflits, les autorités ukrainiennes ont signalé des attaques de missiles dans la zone de stockage des déchets radioactifs de Kiev et de Kharkiv. Les autorités ont également déclaré que les attaques n'avaient pas endommagé les zones de stockage. Il n’y a donc pas eu d’impact radiologique. Néanmoins, si une installation de stockage devait être endommagée, l’impact radiologique se situerait uniquement au niveau local.
Les instituts de recherche en Ukraine possèdent également des matières radioactives. Selon le régulateur nucléaire ukrainien (SNRIU) un établissement de recherche situé à Kharkiv, dont les équipements sont utilisés non seulement pour la recherche mais aussi pour la production de radio-isotopes médicaux, a été endommagé lors de bombardements le 6, 10 et 26 mars 2022.
Le SNRIU a confirmé qu’il n’y avait pas eu de conséquences au niveau radiologique.
Du 8 au 10 novembre 2022, l'AIEA a effectué la première mission à l'Institut de recherche à Kharkiv afin d'y analyser la sécurité nucléaire ainsi que l'application des accords de garanties (safeguards). Bien que le site soit grandement endommagé suite aux nombreux bombardements, aucun niveau de rayonnement anormale n'a été mesuré.
Le weekend du 14 et 15 janvier 2023, l'AIEA a annoncé que le Centre de recherche nucléaire situé à Kiev avait été bombardé. Le site abrite un réacteur de recherche déchargé. Le cœur du réacteur est stocké dans une installation de stockage de combustible usé situé sur le site. Selon l'AIEA "Aucun membre du personnel n'a été blessé et aucun niveau de rayonnement anormale n'a été mesuré."
En conclusion, bien que l'Ukraine soit confrontée à des défis importants en matière de sécurité nucléaire en raison du conflit en cours, les mesures prises jusqu'à présent ont permis de minimiser les risques pour la population et l'environnement. Aux regards de ces événements, il s'avère impératif pour la communauté internationale et les organismes spécialisés mondiaux de maintenir une vigilance constante et une coopération internationale pour garantir la sécurité et la sûreté des installations nucléaires dans le pays.
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