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Les Canons d'Artillerie du 17e au 18e Siècle : Symbolisme Stratagème et Histoire


La période allant du 17e au 18e siècle a été marquée par des innovations militaires significatives, notamment dans le domaine de l'artillerie.


Les canons de cette époque étaient bien plus que de simples instruments de guerre; ils étaient des symboles de puissance, des objets de prestige et des outils stratégiques de premier ordre.


Au-delà de leur aspect technique, ces pièces d'artillerie étaient souvent baptisées de noms évocateurs qui reflétaient leurs caractéristiques, leur rôle ou encore les croyances et superstitions de ceux qui les utilisaient.



L'Importance des Noms


Les canons de cette époque portaient des noms pour plusieurs raisons :


Identification : Les canons étaient des pièces coûteuses et complexes. Les nommer permettait de les identifier facilement, de suivre leur historique et de les distinguer des autres pièces d'artillerie.


Prestige et Symbolisme : Nommer les canons ajoutait une dimension de prestige et de symbolisme. Les noms étaient souvent inspirés de divinités, de personnages historiques, de lieux célèbres ou d’animaux redoutables, reflétant ainsi la puissance et l’importance de la pièce d’artillerie.


Organisation Militaire : Dans les armées, nommer les canons aidait à l'organisation et à la logistique. Cela facilitait les communications et les ordres militaires, en permettant aux soldats de se référer aux pièces d’artillerie de manière claire et précise.


Superstition et Moral : Les noms pouvaient avoir une signification superstitieuse ou être utilisés pour augmenter le moral des troupes. Un canon portant un nom redoutable pouvait renforcer le sentiment de puissance et d'invincibilité parmi les soldats.


Personnalisation : Les artilleurs, qui passaient beaucoup de temps avec ces pièces, pouvaient développer un attachement personnel et ainsi nommer les canons comme un marin nommerait son navire.


Des Exemples Évocateurs


À la cour d'honneur des Invalides, une collection impressionnante de 60 canons du 17e et 18e siècle est exposée, chacun portant un nom évocateur. Parmi eux, on retrouve :



  • Le Protecteur : Un canon qui pourrait symboliser la défense acharnée d'une forteresse ou d'une position stratégique.

  • Le Solide : Un nom qui évoque la robustesse et la fiabilité du canon, essentiel pour maintenir des positions contre l'ennemi.

  • Le Surprenant : Peut-être un canon innovant ou modifié pour des tirs inattendus et efficaces.

  • Le Médecin : Un nom ironique, soulignant que ce canon « soignait » les faiblesses ennemies par le feu et le fer.

  • Le Déloyal : Possiblement un canon utilisé pour des tactiques de diversion ou de ruse.

  • L'Invincible : Un nom ambitieux, marquant la confiance en l’efficacité de l’arme.

  • Le Médiateur : Un canon qui pourrait jouer un rôle clé dans des négociations militaires ou dans le maintien d’un statu quo.

  • L'Enfer : Évoquant la terreur et la destruction, un nom fait pour inspirer la peur chez l'ennemi.

  • Le Gentil : Un contraste ironique, peut-être destiné à un canon de moindre calibre ou d'une utilisation plus restreinte.

  • Le Porte-Malheur : Un nom à connotation superstitieuse, peut-être destiné à un canon réputé pour sa malchance envers l’ennemi.


Le Canon Décisif : L'Invincible à la Bataille de Malplaquet


Parmi ces canons, L'Invincible se distingue particulièrement. Lors de la bataille de Malplaquet en 1709, l'un des engagements les plus sanglants de la Guerre de Succession d'Espagne, ce canon a joué un rôle crucial.


Utilisé par les forces alliées sous le commandement de Marlborough et du prince Eugène de Savoie, L'Invincible a été positionné de manière stratégique pour couvrir un passage clé que les forces françaises tentaient de reprendre.


Sa capacité à délivrer des tirs précis et puissants a permis de maintenir les lignes alliées malgré des assauts répétés, contribuant ainsi de manière décisive à la victoire coûteuse des Alliés.


L'Invincible a non seulement prouvé sa valeur sur le champ de bataille, mais son nom a également renforcé le moral des troupes, symbolisant la détermination et la force inébranlable des forces alliées.


Conclusion


Les canons d'artillerie des 17e et 18e siècles, avec leurs noms évocateurs, ne sont pas seulement des vestiges d'une technologie militaire passée, mais aussi des témoins de l'ingéniosité humaine, de la culture et de la psychologie de la guerre.


Ils reflètent une époque où chaque pièce d'artillerie était plus qu'une arme : c'était un symbole de puissance, d'espoir et parfois, de superstition.



Bibliographie :


James Falkner, Marlborough’s War Machine 1702-1711. Barnsley: Pen & Sword Military, 2010.


Michael S. Neiberg, Warfare in World History. London: Routledge, 2001.


Martin Windrow, The French Artillery and the Gribeauval System: 1786-1815. Oxford: Osprey Publishing, 1973.



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