Au moment où se tient le CES 2024 de Las Vegas, le grand salon annuel des innovations technologiques où l'intelligence artificielle règne en maître, j'ai plutôt envie de revenir à la base et vous faire (re)découvrir le pouvoir de la nature.
Savez-vous quel est le point commun entre les perroquets ara de la forêt amazonienne, les Indiens Pomo de Californie, les paysans de Sardaigne, les gorilles des montagnes ou encore les populations du Nigéria ?
Tous consomment de l'argile sous forme brute.
Les uns pour enlever les toxiques de leurs aliments, soulager ou supprimer des douleurs digestives, les autres pour combler des carences, favoriser la cicatrisation ou lutter contre des parasites intestinaux.
L’argile possède, en effet, de nombreuses propriétés. Elle est antiseptique, bactéricide, antitoxique et procure des effets curatifs sur l’ensemble du corps.
Vous souhaitez la consommer verte ou rouge ? C'est selon votre goût, elles sont toutes les deux aussi bonnes. La blanche ? sympa aussi, mais moins "puissante".
Le monde NRBC ne s'y est pas trompé et a rapidement étudié ses propriétés afin d'en faire une alliée de choix dans les processus de décontamination.
L'argile présente en effet une forte affinité pour de nombreux contaminants, notamment les métaux lourds, les produits chimiques toxiques et même les agents biologiques.
Dans le cadre de la décontamination sèche NRBC, l'argile est ainsi largement utilisée pour absorber et piéger les substances chimiques toxiques. Les particules d'argile, dites smectiques, agrégent les molécules indésirables, par le biais de l'utilisation de gants poudreurs (la fameuse "terre à Foulon"), réduisant ainsi la dispersion des contaminants.
Pour l'explication physico-chimique de l'action de l'argile, je vous renvoie au sketch de Coluche, grand technicien NRBC, sur la lessive Persil anti-redéposition : l'argile "soulève la crasse qu'elle est dans les fibres, elle lave la crasse qu'elle est dans les fibres et après elle la retient avec ses p'tits bras musclés".... Voilà vous avez tout compris ! 😁
Les propriétés antimicrobiennes naturelles de certaines argiles contribuent aussi à la lutte contre les agents biologiques. Des études ont récemment démontré que l'argile pouvait inhiber la croissance de bactéries et de virus, renforçant ainsi son utilité dans la décontamination NRBC et dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.
Certains types d'argile, comme la bentonite, démontrent aussi une capacité d'adsorption des radiations et font régulièrement l'objet de tests par les autorités de sûreté nucléaire dans le cadre de projets d'enfouissement des déchets radioactifs.
Objet de recherches innovantes, l'argile peut enfin être intégrée à d'autres technologies de décontamination pour renforcer leur efficacité.
Des combinaisons avec des procédés chimiques ou physiques, tels que les oxydes de magnésium ou l'emploi de nanoparticules hybrides d'argile, sont étudiées pour maximiser les résultats. L'utilisation de catalyseurs à base d'argile est aussi étudiée pour dégrader les composants chimiques toxiques présents dans les substances contaminantes.
L'argile confirme ainsi son statut d'allié incontournable dans les méthodes de décontamination sèche NRBC. Ses propriétés d'adsorption et ses capacités antimicrobiennes en font un candidat polyvalent pour atténuer les risques liés aux contaminants chimiques, biologiques et radioactifs.
Malgré les avancées technologiques, force est de constater que la nature reste toujours une source d'inspiration et de solutions efficaces pour les nombreux défis auxquels l'homme peut être confronté.
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