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L'unité 731

Notre histoire débute dans les années 30 au nord de la Chine, dans la région de la Mandchourie, occupée par le Japon. A cette époque, un médecin japonais, général de division, décide de faire construire un centre de recherche secret en plein cœur de la steppe.



Shirō Ishii, c'est son nom, gère plus d'une centaine de bâtiments dans un but bien précis: étudier les virus et les maladies contagieuses. Cependant ce médecin militaire a une toute autre idée en tête; celle de créer de nouvelles armes bactériologiques.


Jouissant d'une grande notoriété, il attire de nombreux médecins qui rejoignent le centre de recherche appelé " département spécialisé dans la prévention des épidémies et l'approvisionnement en eau des troupes japonaise". Très rapidement, le centre de recherche, s'étendant sur près de 6 km2 et se répartissant en plusieurs départements, accueille un grand nombre de médecins. 150 bâtiments font office d'unité de recherche selon leur secteur d'activité. Études des virus, des bactéries ou encore tests sur les animaux, au vu de l'extérieur tout semble normal.


De nombreux médecins s'occupent des travaux en laboratoire, d'autres d'expérimentations animales pour comprendre le fonctionnement des virus in situ mais très vite plusieurs personnels du centre de recherche se posent des questions. Ils remarquent en particulier deux bâtiments particulièrement bien protégés. Pourquoi une unité serait-elle plus gardée qu'une autre ? pratique-t-on des expériences plus dangereuses, plus secrètes ?


Un jeune étudiant en médecine du nom de Yoshio Hoshi Nozuka va alors faire une terrible découverte. En réalité les deux bâtiments sécurisés ne renferment pas des expériences secrètes sur les animaux mais sur des cobayes humains. Ces derniers n'ont pas été choisis par hasard. Il s'agit, en fait, de prisonniers de différentes nationalités ( russe, chinoise et même américaine). Certains ont même été enlevés dans la rue avant d'être transférés secrètement. Les cobayes sont reconnaissables par leur uniforme blanc floqué d'un simple numéro, les privant de leur identité voire de leur humanité.

Le médecin général Shirō Ishii organise dans son centre des essais de toutes sortes visant à étudier les effets sur les « marutas » (surnom donné aux cobayes signifiant « bûches » ou « billes de bois ») de nouvelles armes, des températures extrêmes, de l'inoculation forcée de souches bactériologiques. Ces expériences conduisent à l'utilisation d'armes bactériologiques visant à transmettre principalement la maladie du charbon, le tétanos et la peste. Les méthodes imaginées pour répandre les bactéries sont diverses et les tests de résistance épouvantables : distribution de nourriture ou de vêtements infectés, largage de puces, infestation des sols et de l'eau, perfusion d'eau salée ou de sang de cheval, tests de surpression ou compression, congélation de membre sur les prisonniers vivants ou encore tests de greffe de membre animal. Entre 1937 et 1945, des dizaines de milliers de prisonniers décèdent de la peste bubonique, du choléra, de l’anthrax, de la tuberculose, de la typhoïde et des expérimentations humaines.



Ces crimes de guerre perdurent plusieurs années jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. En 1945 les forces soviétiques se rapprochent dangereusement du territoire de la Mandchourie. Les responsable du centre sont pris de panique, il faut absolument faire disparaître la preuve de cette unité 731. La décision est prise d'abattre tous les prisonniers restant. Le personnel fuit les 150 bâtiments et regagne le pays.


Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les forces américaines commencent à occuper le Japon et sont donc en mesure de dévoiler au monde ces agissements inhumains. Cependant, le général McArthur apprend qu'il s'agit d'un centre de recherche bactériologique où l'on fait des expériences concernant les armes de destruction massive. Au vu des conflits internationaux à venir, de la montée du communisme et des recherches de l'Union soviétique sur les armes de destruction massive, celui-ci propose un marché au médecin général Shirō Ishii: ne pas le dénoncer à la justice en échange des résultats de ses expériences au sein de l'unité 731. Le général nippon accepte volontiers afin d'échapper à la peine capitale. Aucun jugement n'est prononcé. Shirō Ishii est alors placé sous la protection du général américain afin de partager avec les États-Unis toutes ses recherches. Shirō Ishii ne sera jamais inquiété, jusqu'à sa mort paisible en 1959. Seulement une vingtaine de responsables seront traduits en justice. Le Japon va cacher cet événement pendant de très longues années et censurer les écrits qui abordent la question. Le gouvernement refusera de reconnaître sa responsabilité malgré les dénonciations de quelques membres du Centre jusqu'en 2005.


Le général Shiro Ishii compte parmi les symboles de la médecine dévoyée qui ont marqué le XXieme siècle, à l'instar de Joseph Mengele, médecin nazi connu notamment pour ses expérimentations médicales sur des cobayes parmi les prisonniers au sein du camp d'Auschwitz lors de la Seconde Guerre mondiale. Si le but des expérimentations différait — les expérimentations de Shiro Ishii avaient une finalité surtout militaire, puis médicale, tandis que celles de Josef Mengele visaient à étayer scientifiquement la théorie raciale nazie —, Shiro Ishii et Josef Mengele ont employé les mêmes méthodes — l'utilisation de cobayes humains forcés dans le cadre d'expériences médicales — et bénéficié de la même impunité.



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