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Faut-il craindre l'émergence de nouveaux virus mortels avec la fonte du permafrost ?


La fonte du permafrost, ces couches de sol gelé en permanence dans les régions polaires, soulève légitimement des inquiétudes quant à la libération de virus potentiellement dangereux qui y seraient piégés depuis des millénaires.



Cependant, malgré les préoccupations légitimes, il existe des raisons de croire que les risques soient relativement faibles.



Les scientifiques ont en effet étudié de près les conditions de décongélation du permafrost et leur impact sur la viabilité des virus qui pourraient s'y trouver. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre, la décongélation lente semble être un processus peu propice à la résurrection de virus mortels. Les micro-organismes, y compris les virus, sont généralement moins susceptibles de survivre dans un environnement où la décongélation est progressive. Les conditions de gel et de dégel successifs peuvent ainsi endommager leur structure et leur matériel génétique, les rendant moins infectieux voire inoffensifs.



Parallèlement à cela, des études menées en laboratoire sur des virus prélevés dans le permafrost ont montré que la virulence des souches n'était préservée que lors de décongélations très rapides, suivies d'une mise en contact immédiate avec un hôte. Ces conditions spécifiques, qui ne sont pas reproduites naturellement dans la fonte du permafrost, limitent encore davantage le risque d'émergence de nouveaux virus mortels.



Cependant, il est important de ne pas sous-estimer les dangers potentiels associés à la fonte du permafrost.

Même si les risques de "résurrection" de virus mortels semblent faibles, les chercheurs restent vigilants et continuent de surveiller de près les évolutions dans les régions polaires, notamment dans le cadre de la libération d'un autre type d'agent infectieux: les bactéries.



Pendant l'été 2016, en Sibérie, neuf éleveurs nomades de la région peu peuplée de Iamalo-Nénétsie, à environ 2000 kilomètres au nord-est de Moscou, ont été contaminés par une souche bactérienne d'Anthrax provenant d'une carcasse de renne dégelée, jusque-là prise par les glaces depuis des dizaines d'années. Dans le courant du mois suivant, les contaminations n'ont cessé d'augmenter. Au final, près de 2400 rennes ont été tués, un enfant est décédé et 72 personnes (dont 41 enfants) ont été hospitalisées.



Les bactéries semblent ainsi beaucoup plus résistantes que les virus aux conditions de gel et de dégel du permafrost. Elles sont donc plus susceptibles d'engendrer des épidémies.

Misons sur le fait que ces bactéries soient suffisamment anciennes pour rester sensibles à nos antibiotiques, ce qui permettrait de gérer relativement facilement des foyers infectieux causés par le dégel.



En conclusion, bien que la fonte du permafrost soulève des préoccupations légitimes concernant l'émergence de nouveaux virus mortels, les chances que cela se produise sont relativement faibles. Les conditions de décongélation lente et les résultats des études en laboratoire suggèrent que les risques sont limités. Cependant les capacités particulières des bactéries comme leur faculté de sporuler et se mettre en sommeil pour résister à une perturbation environnementale plus ou moins longue peuvent laisser planer une légitime inquiétude. (Cf les bactéries Pseudomonas et Staphylococcus, dangereuses pour la santé de l'homme, "pouvant" être à l'origine de la malédiction des pharaons)



La compréhension des mécanismes de libération et de propagation des agents pathogènes issus du permafrost reste ainsi essentielle pour prévenir d'éventuelles épidémies.

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1 Comment


bernard wambeke
bernard wambeke
May 06

Sujet très original qui soulève bien des interrogations !

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