Comme vous le savez, dès lors qu'un événement NRBC survient, l'une des préoccupations majeures des primo-intervenants réside dans la rapidité d'identification de l'agent toxique présent.
Cette étape critique joue en effet un rôle déterminant dans le déclenchement d'une réponse opérationnelle rapide et efficace.
La capacité à identifier rapidement un agent toxique sur le terrain permet non seulement de mieux comprendre la nature de la menace, mais aussi de mettre en œuvre des mesures appropriées pour protéger la population et minimiser les conséquences néfastes.
Acteurs de premier plan dans la lutte NRBC, les pompiers français disposent de toute une gamme de matériels de détection et d'analyse, complémentaires dans les technologies utilisées, au sein de leur véhicule de détection et d'identification des prélèvements, véritable laboratoire mobile.
Quels sont ces équipements ?
À tout seigneur, tout honneur, celui utilisé par le plus grand nombre de primo-intervenants dans le monde, L'AP4C de chez Proengin. Appareil incontournable de la sphère opérationnelle de lutte NRBC, il s'agit d'un détecteur utilisant la technologie de la spectrométrie de flamme à hydrogène.
Conçu pour les utilisations sur le terrain, l'AP4C est robuste, rustique. Ici, pas de chichi, l'appareil ne possède qu'un seul bouton ON/OFF, aucun réglage ou menu, ni étalonnage sur le terrain. L'ensemble du processus de détection est entièrement automatique.
D'un poids de 2 kg, l'AP4C permet de détecter les agents chimiques de guerre, les toxiques industriels, les agents pharmaceutiques et autres gaz, aérosols, liquides ou poudres.
Second matériel de pointe, le HazMatID Elite de chez Smiths Detection est un appareil d'identification portable de produits chimiques suspects, solides et liquides, permettant d'effectuer une analyse en moins d'une minute. Grâce à la technologie de spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier, cet appareil est capable, non plus de détecter, mais d'identifier tout agent de guerre chimique, explosif, produit chimique industriel toxique, stupéfiant, poudre suspecte, ainsi que de nombreux autres produits chimiques dangereux.
L'analyse est effectuée en plaçant une petite quantité de substance inconnue sur un capteur dédié, dans un puits de réception pour les substances liquides ou encore en appliquant une pression sur une presse intégrée pour les échantillons solides.
Troisième matériel toujours plus technique, l'analyseur Raman 1064 nm portable CQL Max-ID de Rigaku. Cet appareil d'analyse utilisant cette fois-ci la spectroscopie Raman à faisceau laser, permet l'identification, au moyen d'une bibliothèque embarquée de plus de 13 000 éléments, de stupéfiants, d'explosifs, de produits chimiques industriels toxiques et autres agents de guerre chimique.
Cet analyseur est très utile car il permet d'étudier la substance découverte sans la détruire.
Enfin, le spectromètre de masse E2M de chez Bruker. Basé sur la technologie de chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, ce détecteur mobile permet d'identifier rapidement et spécifiquement sur place les différents composés et agents chimiques volatils, et ce, même en très faible concentration. (Très utile pour identifier par exemple la famille des fentanyl ayant une dose létale de l'ordre du nanogramme)
Vous l'aurez compris, la détection rapide et l'identification des composés toxiques lors d'un événement NRBC sont cruciales pour les pompiers. Au moyen de technologies différentes et complémentaires permettant de discriminer faux positifs ou faux négatifs, l'identification précoce des substances toxiques aide à mettre en place des stratégies d'intervention spécifiques, minimisant ainsi les risques pour la santé publique et la sécurité des équipes sur place.
Ce sujet sera présenté dans un workshop à la conférence internationale NRBCe qui se déroulera à Strasbourg du 19 au 21 mars 2024. Nous aborderons en complément l'algorithme d'apprentissage développé par le CEA et la cellule d'identification inter-service testée en exercice.
Cmic / cmir: cellule mobile d'intervention chimique / radiologique
Le VDIP constitue une réponse intermédiaire entre les CMIC, CMIR et les laboratoires du réseau national Biotox Piratox pour réaliser les analyses.
Ces véhicules ont pour vocation de défendre les plus grandes agglomérations françaises.
L'agglomération parisienne possède un VDIP, qui est armé conjointement par la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) et le laboratoire central de la préfecture de police (LCPP). L'agglomération messine possède un VDIP, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) en possède un également, ainsi que le SDMIS du Rhône + la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou.
Quel est le déploiement de ces appareils de détection chez les pompiers ? En trouve t'on au niveau du département, dans la main du Sdis, ou au niveau régional. Le réquisition est elle au niveau du préfet ?